Pour son retour en pleine lumière, l’Académie Nobel a frappé fort en annonçant, contre toute attente, qu’elle accordait son prestigieux prix de littérature 2019 à Peter Handke, 76 ans, pour une œuvre qui « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine ».

L’écrivain autrichien, installé depuis 1990 en région parisienne, à Chaville (Hauts-de-Seine), considéré comme un auteur majeur, est associé dans la mémoire collective au cinéaste allemand Wim Wenders (Faux-Mouvement, Les Ailes du désir, Les beaux jours d’Aranjuez).

Un soutien polémique

À vrai dire, on ne l’attendait pas à pareille fête. Les polémiques liées à son engagement pro-serbe et à son soutien officiel à Slobodan Milosevic, pendant la guerre en ex-Yougloslavie (l’une de ses pièces - Voyage au pays sonore ou l’art de la question - fut brutalement retirée en 2007 de la programmation de la Comédie-Française) semblaient le reléguer à un durable opprobre.