L’Union européenne accueille depuis des mois des milliers de Syriens, mais parmi ces arrivées, de nombreux migrants en profitent pour se faire passer pour des réfugiés.

Alors que les ministres européens de l’Intérieur ont fini par adopté mardi la répartition de 120 000 réfugiés au sein des pays membres de l’UE, se pose la question de savoir si parmi ces réfugiés, des migrants dits "économiques" ne se seraient pas infiltrés.

L’agence Frontex surveille les frontières extérieures

Pour faire le tri entre les réelles personnes fuyant la guerre au Proche-Orient et les migrants en quête d’un travail, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures, Frontex, pratique des contrôles, surtout en Grèce, Italie et en Europe de l’est, principaux points d’entrée des migrants dans l’UE.

Contactée par Planet.fr, une responsable de Frontex nous a expliqué que des experts de l’agence européenne étaient chargés de trier les migrants dans des centres situés à ces points de passage. "Nos experts posent des questions « pièges » à ceux qui se disent réfugiés syriens, leur demandant, en plus de leur identité et du récit de leur fuite, quelle ligne de bus ils prenaient en Syrie, quel bâtiment emblématique se trouve à tel endroit, etc."

Des "hotspots" créés en urgence

Pour renforcer de dispositif, l’Italie et la Grèce viennent d’annoncer la création de "hotspots", des centres d’identification pour trier les demandeurs d’asile des migrants économiques. Comme l’explique l’Obs, "les nouveaux arrivants seront enregistrés et leur demande d'asile sera étudiée (…) L'objectif est donc de statuer rapidement sur leurs chances de bénéficier du statut de réfugiés... et d'organiser leur retour si leur demande d'asile échoue."

Par ailleurs, une mission de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFRPA)  basée à Munich (Allemagne) propose à des réfugiés de venir en France en les questionnant sur leur nationalité, identité et cohérence de leur récit. Si celui-ci répond aux critères, il est envoyé en France où il passera un entretien supplémentaire avant que la formalisation juridique de son statut de réfugié ne lui soit octroyée.

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En France, qui a droit au statut de réfugié ?

"Pour que la qualité de réfugié soit reconnue, il doit exister un lien entre l’un des motifs de persécution (politique, religieuse, ethnique, etc.) et les actes de persécution ou l’absence de protection contre de tels actes.", indique l’article 3 de la loi relative à la réforme du droit d’asile.

L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) distingue trois types de réfugiés : ceux qui fuient des persécutions "fondées sur la race, la religion, etc.", ceux qui sont menacés chez eux "en raison de leurs actions en faveur de la liberté", et enfin "l’étranger sur lequel le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) exerce son mandat".

Si le migrant pense rentrer dans ces critères, il dépose une demande d’asile auprès de l’OFRPA en fournissant le plus de documents possibles pour vérifier la véracité de ses persécutions et en passant une audition. L’OFRPA statut alors sur son dossier, parfois pendant deux ans, avant de rendre sa décision. En cas de refus, le migrant devient un immigré clandestin et se voit notifier une "Obligation de quitter le territoire".